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Le conte de Mira

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18 mai 2018

Découvrez le conte de Mira, vikings de la Brasserie Mira, sponsor de Midgard au Bordeaux Geekfest 2018 !

La brasserie Mira, antre de la chimère à deux têtes et laboratoire de toutes les curiosités du bassin d’Arcachon, vous accueille tous les jours dans son Pub de 10h à 23h. Bière naturelle à l’eau de source et décoction naturelle de l’atmosphère du pays et de l’imagination de ses créateurs, venez vous restaurer et découvrir de curieux plats signatures cuisinés à la bière Mira par Valentin Deveaux.

Venez visiter l’espace de production et découvrir les secrets de fabrication de la bière Mira et puis vous pourrez aussi échanger sur le conte de Mira si le cœur vous en dit !

Logo Brasserie Mira

CHAPITRE 1

Les navires au loin fendaient les flots du bassin tandis que ceux amarrés dans le port s’entrechoquaient. Leurs proues aux dragons grimaçants surplombaient chaque passant et portaient sur eux leurs ombres aux formes inquiétantes. L’ambiance était animée en cette matinée ensoleillée, chacun s’attelait à sa tâche, réparait les navires, tressait les enfants, formait les boucliers ou sculptait dans le bois des motifs entrelacés. Les bruits, les conversations, l’acier qui refroidit et les odeurs de pain et de poisson séché se mêlaient.

Au milieu de cette foule, un jeune homme martelait le sol de ses pieds tandis qu’il avançait rapidement aux côtés de son père, fervent commerçant et navigateur. Ce dernier était arrivé ici quelques années auparavant, après avoir quitté ses terres scandinaves pour venir découvrir cette nouvelle région. Il lui avait conté les multiples périples qu’il avait vécu sur l’océan et lui avait transmis le goût de l’originalité et l’attrait pour l’exotisme. Rapidement ils s’éloignèrent l’un de l’autre, son père avait à faire.

Ses pas arpentaient désormais le sable, moins rapides. Aussi souvent qu’il le pouvait, il se promenait sur la plage, en quête d’objets, de découvertes, de coquillage original ou de pierre particulière.  Aujourd’hui était un de ces jours, où il s’aventurait toujours plus loin, fouillant le sable, les rochers et les herbes.

C’est ainsi que cette histoire commence : lorsqu’il trouva parmi les rochers, à une distance bien plus grande que ce qu’il n’avait jamais parcouru, une cavité sombre s’enfonçant dans les profondeurs de la terre.

Le vent s’engouffrait dans les entrailles rocailleuses et provoquait un son proche d’un grondement. Une chair de poule s’empara de sa peau, le rendant hésitant : cette grotte était inquiétante et un regard sur le côté lui indiqua qu’il n’avait plus aucune vision sur son village.

Qu’importait. C’était un guerrier, un combattant. Son peuple était fier et résistant, et ce n’était pas eux qui avaient peur. Alors serrant les poings et surmontant son inquiétude, poussé par cette pointe de curiosité qui fleurissait dans son ventre, il s’engouffra. La pénombre régnait et rapidement le son des vagues s’étouffait pour ne laisser que le silence de ses pas.

Le vent provoquait des sons aigus qui le faisaient frémir, sa respiration semblait emplir tout l’espace et sa démarche hésitante se heurtait régulièrement à des amas rocheux. Néanmoins, rien de tout cela ne l’empêcha de continuer, attiré par l’atmosphère de plus en plus sombre, la lumière provenant de l’entrée ne devenant plus qu’un filet.

Au bout d’un moment, il finit par ne plus voir ses propres mains. Il stoppa alors son exploration, pour observer la complète obscurité dans laquelle il se trouvait.

Soudainement, une lumière s’éleva dans la cavité, projetant sur les parois rocheuses un reflet turquoise, l’éblouissant quelques secondes. D’où provenait-elle ? La question s’évapora bien vite lorsque ses yeux, une fois habitués, discernèrent une énorme créature à deux têtes.

CHAPITRE 2

La créature le surplombait. Immense, elle posait sur lui deux paires d’yeux d’un turquoise éclatant qui l’envouta un moment. Et puis ce fut la peur qui le saisit, remontant le long de sa colonne pour venir caresser ses bras et les habiller d’une chair de poule.

Incapable de tourner le dos à la créature, il recula rapidement, tâtonnant comme il le pouvait et jonglant entre la terreur et la surprise.

Ses pieds dérapèrent contre un amas rocheux, entaillant sa peau. Il trébucha sur le sol et tomba avec une exclamation étouffée. Il rampa, se recula, avant de rencontrer une paroi. Un tremblement le parcourut lorsqu’il se rendit compte qu’il était ainsi à la merci de la créature à deux têtes. Il fixa, effaré, ses têtes de loups qui s’approchaient de lui de plus en plus.

Alors il se recroquevilla, les mains sur la tête et les jambes repliées : il sentait le souffle de ses têtes de plus en plus près. Un grondement s’en échappait de même que la chaleur de ses respirations. Et puis… les têtes s’immobilisèrent et il crut voir ainsi venu le temps pour lui de rejoindre le Valhalla.

Les yeux fermés il acceptait sa destinée…mais de longues secondes se passèrent sans que rien ne se passe. Puis les secondes devinrent des minutes et il finit par ouvrir les yeux, à la fois curieux et surpris, inquiet et soulagé.

Il sentait sur son visage le souffle chaud de la créature et lorsqu’il ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’elle n’était réellement qu’à quelques centimètres de lui et le regardait d’un air qu’il jugeait curieux. Ses deux têtes semblaient le regarder de tous les côtés, se penchèrent, le détaillèrent puis le fixèrent droit dans les yeux.

Et une voix s’éleva, raisonnant dans la caverne. Profonde, douce, marquée par le temps, elle s’échappa   de la créature sans que celle-ci ne bouge, faisant sursauter le jeune homme.

« N’aie pas peur… Je suis Mirabilis, chimère gardienne de la source…Je ne te veux aucun mal »

Une chimère ? Quelle était donc cette étrange créature ? Surpris et interloqué, il releva la tête et se redressa pour lui faire face. Sans comprendre pourquoi, se disant même qu’il était un peu hébété et bien intrépide, il lui répondit. Il lui donna son nom, lui demanda pourquoi elle ne l’avait pas tué, et ce qu’était la source.

Il prit également le temps de détailler la créature avec plus d’attention, moins inquiet pour sa vie, il se prit à s’émerveiller devant la splendeur de

l’animal et de la profondeur de ses yeux.

Le temps s’écoula lorsqu’il écouta la réponse de Mirabilis, lorsqu’il écouta son histoire, ses passions et lorsque leur rencontre devint une discussion. Il se retrouva ainsi assis en tailleur sur un rocher froid s’émerveillant de ces récits autant qu’elle s’enthousiasmait à les raconter.

Il ne finit par quitter la grotte que lorsque le soleil avait depuis longtemps été chassé et lorsque son ventre, grondant, avait fini par alerter la chimère et le jeune homme du temps déjà passé. Se faufilant entre les rochers, il retrouva rapidement l’air libre, le son des vagues et la fraicheur de la soirée.

Avec un dernier regard en arrière, il se demanda s’il n’avait pas rêvé tout cela.

CHAPITRE 3

Les semaines s’étaient écoulées et le jeune homme passait la plupart de son temps dans la grotte à discuter avec Mirabilis. La chimère était un puits de savoirs, curieuse elle s’était, au cours de sa longue existence, intéressée à tout ce qu’elle croisait, chaque culture, chaque objet étrange, et elle les collectionnait auprès d’elle.  Elle s’était émerveillée de tout ce qu’elle rencontrait, écoutait les histoires, observait les monuments et avait vu des mondes se construire et se détruire. Et puis sa curiosité l’avait poussée jusqu’à cette source qu’elle protégeait désormais.

Et le garçon écoutait. Installé sur un des rochers de la caverne, il se mettait à rêver de ces autres mondes, de ces autres peuples et imaginait les paysages que lui décrivait la créature. Mais parfois la chimère le questionnait, qui était-il, de quelle terre venait-il ? Et lui, lui racontait. Il lui expliquait les coutumes de son peuple, ses croyances et ses mythes.

Recluse depuis bien trop longtemps dans cette source, Mirabilis n’avait plus eu vent des mouvements du monde extérieur, aussi sa curiosité ne s’en trouvait que plus piquée, s’interrogeant sans cesse sur les drôles de symboles que lui décrivait le jeune homme. Alors un jour comme un autre où il était assis en face d’elle, la regardant de sa petite taille, elle eut une requête pour lui.

« Cela fait bien longtemps que ma collection ne s’est pas enrichie… ramène-moi des artefacts… quelques objets de ta culture, j’aimerai les voir »

Curieuse demande se dit le jeune homme avant de sourire et d’hocher la tête. Des objets de sa culture… il lui en avait tellement parlé qu’il savait déjà quoi lui amener.

Le jour suivant il revint donc avec son bouclier et sa hache, une corne à boire et d’un morceau de bois décoré.

Il expliqua alors les techniques de combat de son peuple, leur fierté et leurs conquêtes, l’utilité de la hache plutôt qu’une autre arme et comment fabriquer son bouclier sous les quatre yeux tantôt inquiets, tantôt intrigués.

Puis il sortit une corne à boire et décrit cette fois-ci les breuvages de son peuple et avec celle-ci les coutumes et les soirées qu’ils passaient à chanter et jouer de la musique.

Enfin, il montra à la chimère une planche en bois gravée, racontant alors les décorations flamboyantes de leurs maisons et de leurs bateaux, les entrelacs de leurs symboles. Celui qu’il tenait dans les mains, tendu à l’une des têtes de la chimère, était un entrelac représentant un serpent se mordant la queue.

Intéressée, la chimère tournait sans arrêt ses têtes pour admirer chaque objet, les prenants un à un entre ses pattes pour venir les observer avec attention. Elle se déplaça pour venir les positionner sur un tas d’artefact positionné à côté d’elle. Mirabilis ne les gardait jamais très loin, appréciant toujours regarder ces objets et, pour certains, s’interroger sur leur fonction.

Une fois l’exposé du jeune homme terminé, elle sembla pensive un instant avant de reporter ses regards vers lui.

« Merci … Maintenant j’ai une autre requête »

CHAPITRE 4

Mirabilis savait qu’avec cette requête elle confiait à cet homme quelque chose qui avait été maintenu caché depuis de très nombreuses années. Mais le temps s’était écoulé et désormais il était temps pour elle de changer. Alors une fois sa curiosité assouvie sur la culture du jeune homme, une fois les objets disposés comme des trophées auprès d’elle, elle lui demanda une ultime requête.

Curieuse depuis les centenaires qu’elle gardait cette source, elle n’avait jamais pu goûter l’eau ancestrale qui y coulait. En effet, le passage menant à la source s’était effondré lors qu’il n’avait pu tenir les affres du temps, l’empêchant ainsi d’accéder au breuvage.

Elle lui expliqua sa demande sous son œil curieux et intrigué. Elle avait senti depuis le début son désir de savoir où menait ce trou noir qu’elle dévoilait parfois en se mouvant dans la grotte et désormais il allait être satisfait. Hochant alors la tête, il se faufila le long de la chimère puis observa l’interstice entre les rochers, menant sur un espace noir qu’il ne pouvait distinguer.

Redécouvrant le courage qui l’avait saisi des semaines de cela pour entrer dans la grotte, le jeune homme prit une inspiration avant de se faufiler dans l’étroit espace, sous les yeux inquiets de la chimère.

Sa progression dans la pénombre fut longue et uniquement brisée par sa respiration. Au bout de quelques minutes silencieuses, il finit par aboutir à la fin du tunnel. Surpris par la soudaine luminosité de l’endroit, il dut un instant fermer les yeux avant de les rouvrir et observer la nouvelle cavité.

La source était là… Immuable, impassible et translucide, elle reflétait sur les parois rocheuses des reflets irisés qui éclairaient étrangement la salle. Il marqua un temps d’arrêt observant le silence de l’endroit et la beauté de l’eau immaculée, marchant doucement comme si chaque pas, chaque bruit ou même sa respiration retenue, allait briser la solennité du lieu.

Il s’approcha de l’eau et observa la clarté de celle-ci avant de finalement se pencher pour venir y plonger un récipient, emprisonnant le précieux liquide dans celui-ci. Il s’étonna presque de voir les ondulations de l’eau tant elle était immobile. Il se releva rapidement, essuyant sa main rafraîchie par l’eau claire, pour se rediriger vers le passage entre les roches et revenir vers la chimère.

Se faufilant donc à nouveau dans l’étroit passage, il retrouva la chimère, le museau proche du trou  observant attentivement son retour. Une fois dehors, il sourit à Mirabilis, amusé de son attitude.  Enfin, il lui tendit le récipient contenant l’eau de la source et observa sa réaction avec attention.

La chimère bougea ses têtes curieusement, sentant l’eau puis goûtant finalement l’eau qui s’échappait du récipient, laissant s’échapper un petit frisson qui lui fit se hérisser les poils. Ne finissant pourtant pas l’eau, elle incita le jeune homme à boire la fin.

« Merci… maintenant… je peux enfin avoir un successeur. Homme, je te confie désormais la source. Je ne l’ai que trop longtemps gardée, il est temps de la partager avec ton peuple. Je te la confie, protège-la et partage-la. Prends ton bouclier. »

Intrigué, le jeune homme écoutait sans trop comprendre les paroles de la créature. Il saisit son bouclier comme elle lui demanda et revint se positionner devant elle.

« Ce fut un plaisir, homme. Désormais, tu protégeras la source. Et moi, moi je vivrai dans ton bouclier. Je te protégerai… »

Dans un éclair turquoise aveuglant qui emplit l’immensité de la grotte, la chimère disparut dans un rayon lumineux qui s’immisça peu à peu dans le bouclier. Surpris, il finit par comprendre les mots de la créature quand il vit que son bouclier s’ornait désormais d’un symbole de chimère.

De longues minutes s’écoulèrent avant que le jeune homme ne quitte à nouveau la grotte. Bien que pensif sur tout ce qui venait de lui arriver, il n’en était pas moins gonflé de fierté. Il n’avait qu’une parole. Il accomplirait sa mission avec honneur, il protégerait et partagerait la source avec son peuple.

Et ceci marque la fin, de ce conte viking.

Bières Mira

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