La Master System : l’entrée dans la cour des grands

La Master System première du nom ne rencontrant pas son succès aux USA, SEGA décide de reprendre ses droits de distribution à Tonka. Avec la Master System II, Sega trouve son second souffle et réduit ses coûts de production, grâce à un relooking total, retirant le deuxième port type carte ainsi que le bouton reset. En 1991, en Europe, la console est commercialisée en intégrant le jeu Sonic ou le jeu Alex Kidd in Miracle World.

Grâce à son duo Mega Drive – Master System II, Sega arrive à devancer Nintendo en Europe.
Malgré une ludothèque souvent critiquée, la Master System dispose de quelques titres phares, comme Phantasy Star qui propulse la console sur le devant de la scène, devenant une véritable saga de jeu de rôle, Psycho Force ou encore la série des Alex Kidd, bien parti pour être la mascotte de Sega.

Cette ludothèque se retrouvera plus tard sur la console portable de Sega, la Game Gear, qui souffrira logiquement de cette même critique en comparaison à la Game Boy. C’est là, le début de la Guerre des Consoles qui se poursuivra tout au long des années 90…

Si vous avez lu attentivement la fiche technique de la console, vous aurez remarqué que la sortie japonaise de la console est postérieure aux sorties européennes et américaines. Curieux pour une console japonaise.

C’est que la Master System n’est pas la première version d’elle-même. En 1985, elle sort au Japon sous le nom de Sega Mark III. Une console qui doit venir faire concurrence à la Famicom de Nintendo, c’est-à-dire à la NES. C’est pour la sortie américaine que Sega décide d’apporter quelques modifications à sa console, tant sur le design que sur la puissance. Elle est alors renommée en Master System, et ressortira au Japon en 1987.

Le changement de nom de la Sega Mark III en Master System est influencé par la stratégie de Nintendo de renommer sa Famicom en NES. Et ce nom a été choisi au hasard. Enfin, presque.

C’est un lancer de fléchettes qui décidera de l’option Master System parmi d’autres choix, ce qui sera ensuite validé officiellement. Ce nom sera justifié par le Président de Sega, Isao Okawa, par le fait qu’il s’agit d’une métaphore du monde du jeu vidéo par le prisme des arts martiaux, où la concurrence ne peut accepter qu’un seul maître.

Le jeu Alex Kidd in Miracle World devait à la base être un jeu Dragon Ball. Mais Sega n’a pas été autorisé à utiliser la licence. Il reste dans le jeu quelques rappels au titre original, à commencer par l’apparence du héros, mi-singe mi-humain portant une tenue similaire.

L’attaque spéciale d’Alex Kidd n’est pas sans rappeler un Kamehameha. La technique de combat Pierre-Feuille-Ciseaux est similaire à l’attaque Jan-Ken-Pon de Goku. Certains boss ou décors sont aussi librement inspirés du manga. Quelques petits clins d’œil, sans doute…

Si la Master System n’a pas connu un grand succès au Japon et aux Etats-Unis, où la Mega Drive est rapidement venue remplacer sa grande sœur, le Brésil a beaucoup apprécié la console. C’est Tec Toy qui s’occupe de la distribution dans ce pays.

En 1993, Tec Toy détient 80% du marché vidéoludique brésilien, empêchant la NES et la Super NES de s’y implanter. Le succès de Sega au Brésil poussera Tec Toy a sortir au total 18 versions émulées de la Master System (avec une réédition de la console originelle en 2017), pour un total de 8 millions de ventes.

De fait, la Master System est la console à la plus grande longévité dans le monde.