1994 VS 2024 : évolution de la consommation électrique dans une chambre d’ado

GUIDE D’ÉQUIVALENCE
Sur cet article, nous utilisons l’équivalence de la Renault Zoé, qui consomme environ 17,5 kWh pour 100 km. 

Renault Zoé

Voiture électrique (Renault Zoe) : 100km = 17,5kWh

Voiture thermique

Une voiture thermique émet en moyenne 192 g éq CO2 pour 1km, donc 19,2 kg éq CO2 pour 100 km.

En l’espace de trente ans, nos modes de vies et nos loisirs ont évolué, et avec eux, notre consommation en électricité. Le numérique s’est installé et a pris une place majeure dans nos quotidiens, mais à quel point ce passage au numérique a impacté notre consommation électrique ?

Les consoles de jeu

En 1994,
35% des foyers étaient équipés d’au moins une console (65% des foyers avec enfants selon le service marketing de SEGA).

Cela représenterait 50% des garçons de moins de 18 ans, 39% des filles du même âge, 20% des adultes.

La part de la population qui serait proportionnellement la plus équipée est celle des 8-15 ans, avec 77% équipés avec un équipement permettant d’accéder aux jeux-vidéo. 20% des adultes de plus de 18 ans étaient alors équipés en jeux vidéos . 

En 2024,
72% des foyers jouent au moins occasionnellement (en incluant les jeux mobiles).

L’âge moyen des joueurs a considérablement augmenté : 40 ans en moyenne (il était de 38 en 2022). De plus, parmi tous les joueurs, les supports les plus utilisés sont : le smartphone (53% des joueurs jouent au moins occasionnellement sur smartphone), les consoles de salon (48% des joueurs jouent au moins occasionnellement sur console) et l’ordinateur (40% des joueurs jouent au moins occasionnellement sur ordinateur). Viennent ensuite tablette tactile (24%), console portable (24%) ou même box internet (14%). De plus, sur tous les joueurs, la proportion d’adultes a considérablement augmenté depuis 1994, passant à 86% (18 ans et plus) contre 14% d’enfants, inversant la tendance des années 1990. On peut donc supposer que les jeunes qui jouaient en 1994 ont continué de jouer tout au long de leur vie. 

Consommation des consoles en 1994

Mega drive avec manette

Méga Drive
Pour 2h par jour, la Méga Drive consomme par an 93,5 kWh, soit l’équivalent de 534,3 km en Renault Zoe : Bordeaux ⇔ Saint-Malo

Super Nintendo
Pour 2h par jour, la Super Nintendo consomme par an 5,1 kWh, soit l’équivalent de 29,1 km en Renault Zoe : Bordeaux ⇔ Saint-André-de-Cubzac

Consommation des consoles en 2024

PlayStation 5
Pour 2h par jour environ, la PS5 consomme par an 109,5 kWh, soit l’équivalent de 625,7 km en Renault Zoe : Bordeaux ⇔ Marseille

Nintendo Switch
Pour 2h par jour environ, la PS5 consomme par an 15 kWh, soit l’équivalent de 85,7 km en Renault Zoe : Bordeaux ⇔ Biscarosse place

Xbox Series
Pour 2h par jour environ, la Xbox consomme par an 127,7 kWh, soit l’équivalent de 729,7 km en Renault Zoe : Bordeaux ⇔ Reims

Écouter de la musique

1h d’écoute d’un CD = 0,07 kWh donc en partant d’une base de 2h d’écoute de musique par jour/an

Écouter de la musique sur un support physique comme le CD consomme 51,1 kWh/an, soit 292 km en Renault Zoé. 

En 2024, la consommation de musique se fait majoritairement par le biais du streaming (en utilisant différentes plateformes : Spotify, Deezer, Apple Music…).

A échelle identique, c’est-à-dire en comparant un album écouté au format physique et le même album écouté en streaming, le format physique sera bien plus énergivore, ne serait-ce qu’en prenant en compte la fabrication du support. Le streaming est donc une manière bien plus efficace d’écouter de la musique, cependant, lorsque une technologie devient plus efficace, notamment énergétiquement parlant, entrent en jeu l’effet rebond et le paradoxe de Jevons, qui décrivent le fait que contrairement à ce qu’on pourrait présupposer, l’augmentation de l’efficacité énergétique d’une technologie n’a pas pour conséquence la baisse globale de la consommation énergétique en lien direct avec son utilisation, mais plutôt l’augmentation de son usage de manière exponentielle et, à terme, l’augmentation de sa consommation énergétique.

De fait, le streaming a pour conséquence l’augmentation globale du temps d’écoute de musique, et si l’on écoutait toujours autant de musiques qu’à l’ère du CD, la consommation du streaming serait bien moindre, le streaming étant bien plus efficace énergétiquement parlant que la production des supports physiques. D’après la SACEM : « Le fait de diffuser un album sur Internet plus de 27 fois consomme probablement plus d’énergie que nécessaire pour produire et fabriquer un CD »

Consommer des contenus vidéos

D’après l’ADEME, un téléviseur consomme en moyenne 187 kWh d’électricité par an sur une base d’une utilisation de 6 h 46 par jour. Cette consommation varie énormément en fonction du type de téléviseur (les chiffres suivants sont établis sur une base d’utilisation de 4 heures quotidiennes). 

TV CATHODIQUE

Consommation de 146 kWh par an, soit l’équivalent de 834,3 km en Renault Zoé : Bordeaux Turin, Italie. 

TV PLASMA

Consommation de 584 kWh par an, soit l’équivalent de 3 371,1 km en Renault Zoé : Bordeaux Saint-Pétersbourg, Russie. 

TV LCD

Consommation de 175,5 kWh par an, soit l’équivalent de 1 002,9 km en Renault Zoé : Bordeaux Porto, Portugal. 

TV LED

Consommation de 131,4 kWh par an, soit l’équivalent de 750,9 km en Renault Zoé : Bordeaux ⇔ Cannes

TV 4K UHD

Consommation de 176,55 kWh par an, soit l’équivalent de 1 008,9 km en Renault Zoé : Bordeaux ⇔ Amsterdam, Pays-Bas

TV OLED

Consommation de 119,72 kWh par an, soit l’équivalent de 684,1 km en Renault Zoé : Bordeaux ⇔ Madrid, Espagne

Consommation en lien avec l’utilisation des plateformes de streaming vidéo

Si la consommation du téléviseur semble être le principal pôle de consommation, il ne faut pas non plus négliger celle liée directement aux services de streaming que l’on utilise par le biais de nos téléviseurs.

YouTube est la 2e plateforme sociale la plus utilisée dans le monde (2,49 milliards d’utilisateurs actifs mensuels), derrière Facebook (3 milliards). 

L’entreprise a récemment révélé qu’une heure de streaming correspondrait à environ 100 g éq CO2 émis (soit l’équivalent des émissions d’un ventilateur de 75 W utilisé pendant 6 heures en Europe), d’après une étude menée par l’université de Bristol. 

41,4 millions de Français utilisent YouTube chaque mois

La consommation mensuelle d’un utilisateur YouTube français moyen équivaut à 1170 g éq CO2 émis. soit 1,170 kg éq CO2 par mois. Cela revient donc à l’année à 14,04 kg éq CO2.
La consommation annuelle par Français de vidéos sur YouTube équivaut donc aux émissions d’un trajet de 73,13 km en voiture thermique.

Ces chiffres, fournis entre autres par YouTube, paraissent fiables mais ils sont confrontés aux mêmes problématiques que le streaming audio. 

En effet, il est difficile d’estimer la consommation électrique totale liée au visionnage d’une seule vidéo en raison du fonctionnement même d’internet, qui mobilise plusieurs pôles de consommations pour un seul usage.
Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique) la consommation électrique des consommations de données (TikTok, Instagram…) provient à :

30% des équipements terminaux (ordinateurs, téléphones mobiles, etc.)
30% des datacenters, hébergeant nos données. Un data center a besoin d’être climatisé pour préserver l’intégrité des circuits électroniques. A cela s’ajoute la consommation d’énergie pour l’utilisation de ses serveurs en ligne.
40% des réseaux, utiles pour faire voyager nos informations.

Ainsi, il est difficile de savoir si dans les estimations d’une plateforme comme YouTube, ayant des intérêts privés, la consommation totale liée à son activité est prise en compte, ou simplement une partie de celle-ci.