La GX-4000 : un échec cuisant
Jusqu’en 1990, on connaissait surtout l’entreprise Amstrad pour ses gammes d’ordinateurs personnels (Amstrad CPC) et d’ordinateurs professionnels (Amstrad PCW). Après 1991, on peut dire que la console GX-4000 n’est pas exactement ce pour quoi la marque était connue. Mais elle existait bel et bien !
Fiche technique
Nom de la console : La GX-4000
Fabricant : Amstrad (Royaume-Uni)
Date de sortie : Septembre 1990 (Europe uniquement)
Date de fin de production : 1991
Support de jeu : Cartouches
Génération : Troisième
Nombre de consoles vendues : Environ 150 000 (dont 40 000
en France)
Jeu le plus vendu : Non renseigné
LE MINIMUM SYNDICAL :
DEUX BOUTONS, UNE CROIX DIRECTIONNELLE
UN DESIGN FUTURISTE POUR
UNE CONSOLE DÉJÀ DÉPASSÉE
Petit point historique
La GX-4000 est le résultat de l’obsolescence des CPC face à l’arrivée des 16 bits en 1989. Après concertation avec les développeurs CPC, Amstrad propose trois nouvelles machines : deux ordinateurs, et une console, la GX-4000. Mais Amstrad ne pousse pas le concept assez loin, et produit une console 8 bits qui n’est qu’une vague amélioration de son Amstrad CPC Plus. Elle ne peut donc rivaliser avec les consoles de quatrième génération, dont la PC-Engine et la Mega Drive sont déjà sorties.
Avec 13 000 exemplaires vendus en mars 1991, les ventes ne décollent pas, souffrant de l’obsolescence inhérente à la console et d’un choix restreint de jeux (moins de 30 à la fin de l’année 1991). La production s’arrête dès 1991, alors qu’à peine 150 000 consoles ont été vendues, dont un quart en France, où les produits Amstrad fonctionnaient plutôt bien.
Nintendo et Sega n’ont qu’à bien se tenir !
Pour le fondateur d’Amstrad, Alan Michael Sugar, la GX-4000, même si elle arrivait tardivement sur le marché, ne pouvait qu’être un succès. Il en voulait pour preuve que ses CPC étaient numéro 1 sur le marché européen, devant Atari et Commodore (oubliant qu’en dehors de la France et du Royaume-Uni, Amstrad était quasiment inconnu). Dans le magazine Tilt, il déclara que les jeux de la GX-4000 seront aussi bons que ceux de la Méga Drive !
Dans les faits, la GX-4000 était bien en dessous de la NES (sortie pourtant en 1983 au Japon), et de la Master System (1986 au Japon). Sans parler du catalogue ridicule d’à peine 30 jeux, dont la plupart sont des portages du CPC, parfois moins bien réalisé.
Des publicités … mémorables
Amstrad avait mis les moyens pour promouvoir sa console : la campagne marketing s’élevait à presque 200 millions de francs, soit environ 50,67 millions d’euros en 2022.
Et l’on se souvient de la mascotte d’Amstrad, frappant de son gourdin des guerriers étrangers (l’ours des Carpates, le loup blanc d’Afrique, le fils du Dragon, le Tigre du Bengale), sans raison apparente (déjà que l’on ne comprend pas bien la présence de ces guerriers…). Pour conclure avec : « C’est pour jouer sur la télé. La nouvelle console de jeux Amstrad : elle est dans le coup ! ».
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, non ?
Quelques jeux phares de la GX-4000
Pang
Tennis Cup II
Robocop II
Panza Kick Boxing
Des nouveaux jeux : pour quoi faire ?
Non seulement l’Amstrad GX-4000 n’était pas en mesure de rivaliser avec les consoles de son époque, la transition vers des modèles 16 bits étant déjà amorcée, mais en plus, à sa sortie, aucun jeu original n’a été préparé. Les joueurs devaient donc se contenter de redites de CPC, sans grande amélioration (hormis une palette de couleurs élargie), ou de jeux au niveau similaire aux CPC de l’ancienne génération.
Des jeux pouvant exploiter pleinement les capacités de la console n’étaient prévus que dans les mois suivant la sortie de la console… Beaucoup seront annulés au vu des ventes.
A titre de comparaison, à l’époque, pour 300 francs supplémentaires, on pouvait s’offrir une PC-Engine et des jeux originaux de meilleure qualité.