Julien Boyer : Unity, l’avenir du jeu vidéo ?

Après l’intelligence artificielle, qu’Emir Deljanin nous avait décortiquée dans notre dernière interview, c’est au tour du jeu vidéo d’être mis en avant. Le jeu vidéo est en effet un incontournable de la culture geek, un de ses fondements au même titre que la littérature SF ou le jeu de rôle.

Depuis plus de 50 ans, ce secteur n’a de cesse d’évoluer, de se développer et de nous proposer des expériences toujours plus originales et innovantes. Parmi les jalons de cette histoire, le moteur de jeu Unity a su se faire sa place dans l’industrie vidéoludique depuis sa création en 2005.

En 2022, il franchissait un nouveau cap avec sa dernière version, qui a su pousser le réalisme à un niveau encore jamais atteint. Pour nous en parler, nous avons fait appel à Julien Boyer.

Depuis presque 20 ans, le moteur de jeu Unity est parmi les plus utilisées dans l’industrie du jeu vidéo. Pour analyser son impact, et parler de l’avenir du jeu vidéo, nous avons demandé son avis à Julien Boyer, qui donne justement des cours autour de ce moteur et du développement de jeux vidéo en Mastère 1 spécialité Développement chez Sup de Vinci, et qui officie également comme Lead Technique Unity3D chez Betclic.

Sa passion pour les jeux vidéo et pour le jeu de rôle se marie à merveille avec sa passion pour la science informatique. Qui de mieux donc pour nous en dire un peu plus sur cette dernière version d’Unity.

Et si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à vous renseigner sur les différentes formations proposées par Sup de Vinci à Bordeaux, Paris, Rennes ou Nantes. Du BAC ou BAC+5, l’école dispose de nombreux cursus autour de l’informatique, touchant aussi par extension au jeu vidéo.

Avec beaucoup de gens talentueux et pas mal de travail !

On fait ici référence à « Enemies », qui est un projet interne de la Demo Team de Unity3D. Le projet s’appuie sur l’HDRP, un pipeline de rendu qui vise les jeux souhaitant un rendu quasi-photoréaliste. Pour parvenir à un résultat comme celui-ci, Unity base sa technologie sur un standard de l’industrie, le PBR (Physic-Based Rendering).

Alors, ça peut paraître étonnant, mais quand on calcule les effets de la lumière dans le jeu vidéo – par exemple – on n’utilise pas les théories physiques de notre monde, car elles sont impossibles à simuler à l’heure actuelle. On utilise à la place des méthodes moins plausibles mais beaucoup plus efficaces et moins coûteuses, seulement ce n’est parfois pas suffisant pour certaines productions.

C’est là que le PBR intervient, il apporte un ensemble de techniques de rendu qui essaient de se rapprocher le plus possible de ce que l’on peut constater dans la réalité. Évidemment, cette technologie a un coût en performance et demande du matériel de plus en plus performant.

Je parle ici essentiellement de la technique de rendu, mais il y a tout un tas d’autres fonctionnalités que Unity embarque, comme la simulation de fluides, les effets de particules avancés, la physique des corps rigides/souples, etc.

Il faut rester conscient qu’on parle d’un moteur de jeu commercial dont l’objectif est d’être le plus polyvalent possible, mais aussi de fournir une expérience de conception la plus agréable pour ses utilisateurs.

On a donc généralement à chaque version des mises à jour liées aux performances (vitesse de compilation/exécution, corrections de bugs), à l’amélioration de l’interface utilisateur, ce qui comprend les éditeurs de terrain, les timelines et autres outils nécessaires au développement. Certaines couches logicielles, comme l’audio, les API graphiques ou encore les systèmes multijoueurs, se voient régulièrement mises à jour. Cela permet d’améliorer les performances dans certains cas ou encore de porter plus facilement des projets d’une plateforme à une autre.

À mon avis, non. Rechercher toujours plus de réalisme dans les jeux vidéo c’est sympa, mais ce n’est pas l’unique élément qui va façonner l’avenir de l’industrie. Il y a pleins de nouvelles technologies qui émergent : réalité virtuelle, réalité augmentée, les jeux multijoueurs en ligne/compétitifs, qui peuvent tous changer notre façon de jouer aux jeux vidéo. Il y a également le développement de nouvelles formes de narration, de gameplay, ou de genre de jeu qui peut avoir un impact très fort sur l’industrie.

Et puis le réalisme a un coût plus physique sur des facteurs comme le prix de production, le coût énergétique, la disponibilité des matières premières, les modèles économiques, ou encore les changements dans les habitudes de consommation qui peuvent être également importants. C’est vraiment un ensemble assez complexe.

À mon sens, pas tellement.

Bien sûr, avec la nouvelle version de Unity (ou d’autres moteurs d’ailleurs), des ponts pourraient se créer entre ces deux industries.

Il est vrai que les évolutions techniques, telles que celles proposées par Unity, contribuent à l’amélioration des jeux vidéo en termes de réalisme ou de qualité graphique.

Toutefois, cela ne signifie pas que l’avenir des jeux vidéo est lié au cinéma.

Selon moi, les deux industries évoluent sur des plans différents et peuvent s’inspirer mutuellement sans nécessairement se fondre l’une dans l’autre.

Merci Julien d’avoir répondu à nos questions sur Unity et le jeu vidéo. De quoi nous donner envie de continuer à explorer cette partie de la pop culture sur le Bordeaux Geekfest, tant il y a à découvrir, hier, comme aujourd’hui, et surtout demain !

Du rétrogaming jusqu’à la réalité virtuelle, le jeu vidéo n’a pas fini de nous surprendre !

Et si vous souhaitez en découvrir plus sur Sup de Vinci Bordeaux, inscrivez-vous à leurs prochaines Portes Ouvertes.

En savoir plus sur Sup de Vinci !